Cher Alain,
Cela fait maintenant plus d’une semaine que Catherine m’a appris ton départ et je n’ai toujours pas réussi à me faire à cette idée. Toi mon parrain, tu n’es plus là pour veiller sur moi. Je n’ai jamais eut de doute ou de crainte particulière quand j’étais jeune. Je savais que si il arrivait quoi que ce soit, tu serais là. Maintenant, adulte, je savais que je pouvais passer un coup de fil, ou te voir n’importe quand et je serais accueilli comme si on s’était quitté la veille.
J’ai cherché des moyens de tempérer la tristesse. Un des moyens stupide que j’avais essayé durant ces dernières nuits blanches était de trouver des défauts. Je savais que toutes les personnes que j’allais croiser allaient mentionner à quel point Alain était un mec super, rigolo, génial…. Non seulement on tenait à lui, mais en plus c’était un mec vraiment super. C’est encore plus triste, encore plus injuste. Alors j’ai cherché. Et j’ai trouvé deux trois trucs.
En premier Alain était un mauvais ailier. Eventuellement en avant centre il était correct, attaquant potable, avec un même un petit jeu de tête. Mais comme ailier, pas génial. De toutes les parties de foot sur la plage à Luc sur mer que nous avons fait, je n’arrive pas à me rappeler un bon centre.
Il ne savait pas boire. Aucun intérêt d’ouvrir quoique ce soit; avec Alain on rigolait avant même d’avoir ouvert la bouteille. Pour ceux qui ont besoin de boire un coup pour se détendre et rigoler, c’était assez frustrant.
C’était un invité assez passable pour une maitresse de maison. Quoi que ce soit que vous fassiez à manger, avec Alain, tout avait le gout de l’amitié. J’ai beau chercher, je sais où nous avons mangé, je n’arrive à me rappeler que d’une seule chose, on c’était marré. Proust peut aller se rhabiller avec sa madeleine, c’est rien à côté du rire. Maintenant, lorsque je serai en famille, avec des amis et que nous passerons une bonne soirée, je sais que je penserai à Alain. Celui qui nous a appris à rigoler en famille et entre amis.
Alors, voilà. Les trucs moches que je rappelle. C’est donc vraiment pas facile de quitter un monsieur comme ça. Que l’on ai connu Alain un jour ou une vie, il vous aura de toute façon marqué avec son rire et son sourire.
Que dire d’autre.
Si, j’ai fini par trouver. Essayer de donner un micro sens, pendant une secondes, au départ de mon parrain. Profiter de moment pour lui dire ce que je ne lui ai pas dit de son vivant.
Alain je t’aime
Je ne te l’ai pas dit. Mais je t’ai toujours aimé. Tu as été un parrain formidable, et un amis magnifique pour mes parents. Imaginez, fils unique, lorsque je sortais avec mes parents nous allions chez les Cassan. Chouette.
Je n’ai plus de parrain. Mais maintenant j’ai deux Marraine.
Catherine. Je t’aime.
Jérome, Séverin, Donatien. Je vous aime.